mercredi 17 novembre 2010

L’exposition Figuration et abstraction au Québec, 1940-1960: un hymne à l'anticonformisme

En entrant au Musée national des beaux-arts du Québec, laissez votre esprit critique au vestiaire, dépouillez-vous de toutes vos idées préconçues sur l’art et empruntez le chemin vers la collection Figuration et abstraction au Québec 1940-1960. L’exposition présentant les œuvres d’artistes aux idées révolutionnaires et originales saura à coup sûr caresser votre sensibilité.

            En 1948, une quinzaine d’artistes du Québec (Pellan, Bellefleur et Tonnancour pour ne nommer qu’eux) se réunissent pour publier le manifeste Prisme d’Yeux. Ils dénoncent toute forme de contamination de l’art par la philosophie, la politique, la littérature, etc. Les  créations artistiques doivent être débarrassées de toutes idéologies ou réflexions rationnelles. Pour qu’une œuvre soit empreinte de pureté, elle ne doit que refléter les émotions et la vision de l’artiste. C'est autour de cette conviction que l’exposition se construit.

            Toutes les œuvres de la collection semblent être le fruit d’un besoin de s’extérioriser. Chacune d’entre elles se démarque par son unicité. Parfois c’est le geste de l’artiste qui attire notre œil, tandis qu’à d’autres reprises, ce peut être le support lui-même qui fait la particularité d’une création. Par exemple, la salle du musée contient une peinture de Louis Belzile sur une toile en forme de trapèze. Une sculpture sur bois brûlé d’Armand Vaillancourt montre encore une fois l’inventivité de ces artistes québécois. Fini la peinture académique qui suit une série de règles très strictes. Les artistes ne s’encombrent plus de ces lignes de conduite et ne s’imposent aucunes barrières dans l’accomplissement de leur art.


www.mnba.qc.ca

            C’est dans un esprit de marginalité et de liberté que les artistes exposés ont créé leurs œuvres. Le spectateur peut donc être assuré de l’authenticité du peintre ou du sculpteur dans son appréciation d’une composition. Ainsi, celui qui saura se débarrasser de ses préjugés et s’abandonner à la vision des artistes aura certainement la chance d’être envahi par la grande émotion qui transcende de chaque production. Une toile de Marcelle Ferron, Retour d’Italie no 2, avec ses couleurs vives et ses multiples coups de spatule qui évoquent des pétales de fleur nous plonge dans un état de bonheur paisible. D’un autre côté, la magnifique toile de Borduas Les Pylônes de la porte avec ses couleurs sombres et ses contrastes de clair-obscur nous emplit d’inquiétude et d’admiration à la fois. Les deux toiles étant exposées sur le même mur nous permettent de glisser par toute une gamme de sensations en l’espace de quelques pas.

            L’exposition Figuration et abstraction au Québec, 1940-1960 est une collection permanente du Musée national des beaux-arts du Québec. Il est quand même intéressant de se rappeler qu’il est possible d’y faire un tour, par temps perdu, seulement pour le plaisir de se laisser inspirer par la passion des artistes de chez-nous. L’entrée gratuite pour l’exposition n’est qu’une raison de plus pour se laisser tenter par une petite visite au musée.

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